— Work In Progress  




Recherches/WIP

“Teach me how to sew/ saw”
(Apprend moi à coudre/ scier)


    Je suis les trames ambigues tissées entre diaspora et Arménie indépendante. Le textile et les tapis sont des arts ancestraux ; ce sont aussi des travaux féminins. Les symboles qui s’y répètent (boteh, grenade) sont des hymnes à la fécondité. J’essaye d’en faire des territoires de prise de pouvoir : le tapis sous le regard des femmes.

Pour une grande partie des arménien.e.s de la diaspora, nos familles ont fuit lors du génocide de 1915 une région actuellement en Turquie. Le pays ne reconnaissant toujours pas le génocide, l’identité semble se figer.

J’ai entamé en 2019 une traversée qui commence à l’usine de tricot où travaillaient mes grand-tantes arméniennes à Valence, France. Je suis partie dans cette Arménie indépendante, loin des souvenirs familiaux, dans la capitale Yerevan à la rencontre de jeunes arméniennes militantes de la révolution de 2018. Dans ce travail, je lie la transmission familiale et la volonté de m’en émanciper. Je dévoile les tensions entre le territoire des souvenirs et celui dont je fais l’expérience.


I follow the ambiguous webs woven between the diaspora and independent Armenia. Textiles and carpets are ancestral arts; they are also feminine works. The repeating symbols there (boteh, pomegranate) are hymns to fertility. I try to make them areas of power grab: the carpet under the gaze of women. For a large part of the Armenians of the diaspora, our families fled during the genocide of 1915 a region currently in Turkey. With the country still not recognizing the genocide, the identity seems to freeze.

I started a crossing in 2019 that starts at the knitting factory where my Armenian great aunts worked in Valence, France. I went to this independent Armenia, far from family memories, in the capital Yerevan to meet young Armenian activists of the 2018 revolution. In this work, I link the family transmission and the desire to emancipate myself from it. I unveil the tensions between the territory of memories and the one I experience.



   Premieres recherches/ First tests:




















Recherches/WIP


“Nous ne partirons pas cet été”
"We will not be leaving this summer"



En résidence avec le Graph/ réseau Diagonal

Le projet devait s’appeler, comme un clin d’oeil: « Retour au bled. ». Nous devions traverser la Méditerranée ensemble. Vous qui faites ce trajet tous les étés, moi qui devait le faire pour la première fois.
Nous étions en 2020.
Nous sommes fin 2021, je n’ai toujours pas vu l’Algérie.
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Une chose folle s’est produite. Nous ne pouvions plus voyager. Nous avons été stoppés. Nous, dont les passeports ouvrent si facilement les portes. Nous avons connu la frustration d’être interdit.e.s de séjour. Les seuls autorisés à traverser furent les corps des anciens. Ils avaient pris leurs dispositions. Ils seraient enterrés dans le sol algérien, les décrets n’empêchaient que les vivants de se déplacer. Les cercueils ont fait la traversée.
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Année 2020, année 2021.
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Ces photographies sont les traces de ce temps suspendu
pendant lequel les frontières étaient fermées à toutes et tous.
Ce temps a existé, on peut le regarder.
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Ce sont des images de là-bas extraites des téléphones portables.
Ce sont des embrassades et de longues soirées à manger ensemble qui auraient du avoir lieu là bas.
Ce sont les tenues traditionnelles que l’ont ne peut porter que là bas.
Ce sont toutes ces histoires que vous m’avaient faites découvrir et que l’on a joué ensemble ici.
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À suivre.


The project was to be called, like a wink: "Back to the bled". We had to cross the Mediterranean together.
We were in 2020.
We are at the end of 2021, I still have not seen Algeria.
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A crazy thing happened. We could no longer travel. We were stopped. We, whose passports open the doors so easily. We experienced the frustration of being banned from staying. The only people allowed to cross were the bodies of the elders. They had made their arrangements. They would be buried in Algerian soil, the decrees only prevented the living from moving. The coffins have made the crossing.
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Year 2020, year 2021.
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These photographs are the traces of this suspended time during which the borders were closed to all. This time existed, we can look at it.
These are images from over there taken from cell phones.
These are hugs and long evenings dining together that should have taken place there.
These are the traditional outfits that can only be worn there.
These are all the stories that you introduced me to and that we played together here.
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To be continued.




Restitution.

Videos
Two videos, "Water" and "Family archives", handmade frame



Two videos, "water" and "family archives", handmade frame
Video “Retrouvailles”, carpets, performance


Recherches/WIP

Sur le projet “Or-Là”

d’Andrea Baglione avec la danseuse Madeleine Fournier
Résidence d’essai au @104 avril 2021,
Résidence @Montevideo, Marseille, juin 2022